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Le blaireau

Description

Le blaireau européen (Meles meles) est l’une des quatre sous-espèces de blaireau d’Eurasie. C’est un mammifère de l’Ordre des carnivores appartenant à la famille des Mustelidae qui comprend aussi la fouine, la
belette ou encore l’hermine, le putois, les visons… Il vit dans la plupart des
pays d’Europe, en plaine et dans les zones montagneuses jusqu’à une altitude n’excédant pas 2 000 mètres. Il se nourrit de serpents, de petits rongeurs, de vers de terre, de champignons, de fruits secs, d’abeilles, de limaces et d’escargots.

Son corps allongé à la large croupe est recouvert d’une épaisse fourrure à poils raides de couleur grise. Il ressemble à un petit ours. Sa tête conique et son museau sont blancs et traversés de bandes longitudinales de couleur noire. Il possède une dentition d’omnivore et est pourvu de griffes non rétractiles très solides. Malgré ses courtes pattes, il est le plus imposant mustélidé d’Europe. Il mesure à l’âge adulte 30 cm au garrot, 90 cm de longueur (ce qui inclut sa queue touffue d’une vingtaine de cm) pour un poids pouvant atteindre 20 kg chez certains spécimens. En ce qui concerne ses pointes de vitesse lors de ses déplacements, elles peuvent atteindre 30 km/h du fait de la puissance de ses pattes.

Le blaireau a surtout une activité nocturne.

Doté d’une excellente ouïe et d’un fin odorat de l’ordre de 800 fois plus développé que celui des humains, il n’a pas en revanche une très bonne vue. 

C’est un animal qui marque son territoire à l’aide d’une substance odorante que produisent ses deux glandes anales.

Les principaux prédateurs du blaireau sont le renard, le lynx, l’aigle, le
grand-duc, le loup, le chien mais aussi l’Homme. Dans certaines circonstances, les petits du blaireau peuvent être tués par leurs parents.

A l’état sauvage, l’espérance de vie du
blaireau est d’environ 15 ans, elle est d’une vingtaine d’années lorsque l’animal vit en captivité. A noter qu’un tiers des animaux adultes de cette espèce meurent tous les ans dans la nature, le plus grand nombre de décès étant recensé chez les mâles. Cela explique pourquoi les femelles du blaireau sont les plus nombreuses.

Cet animal fouisseur, trapu et puissant, est capable de déplacer jusqu’à 40 tonnes de terre pour creuser de nombreuses galeries et créer entre 40 et 80 entrées. Son lieu de vie se compose d’un terrier principal et de terriers secondaires. C’est dans cette sorte de labyrinthe qu’il installe sa famille et stocke de la nourriture. Cet excellent terrassier choisit toujours un endroit non inondable, loin des lieux de passage, où les vers de terre pullulent et où le sol est bien drainé. De plus, il jette généralement son dévolu sur les sols meubles car la création des galeries lui demande moins d’efforts.

Il n’hésite pas à utiliser des terriers de renards et certains animaux profitent des terriers creusés par des blaireaux. Tous vivent en bonne intelligence. Les blaireaux cohabitent volontiers avec les chats forestiers, les lapins et même avec les putois.

Etant donné les grandes capacités du
blaireau à creuser et à aménager des galeries jusqu’à 5 m de profondeur, l’espèce est, au même titre que les grands tatous et le castor, considérée comme une espèce ingénieur. Cela signifie que par son activité et même uniquement par sa présence, le blaireau est capable de modifier significativement son environnement.

Au sein d’un groupe de blaireaux, il existe une hiérarchie moyennement marquée. Toutefois, la reproduction est généralement l’apanage des seuls dominants de l’espèce. Une certaine cohésion sociale s’installe par exemple entre les mères qui élèvent ou prennent soin des petits de leurs congénères.

Dès 2 ans, les blaireaux atteignent leur maturité sexuelle. La saison des amours commence après les grands froids, juste au terme de la période de repos que s’accordent les blaireaux. Mais si en hiver ils sont peu actifs, ils n’hibernent pas pour autant. Cette période amoureuse a lieu entre janvier et mars. Avant d’être mère, une blairelle n’est pas du tout fidèle à un seul mâle, loin s’en faut puisqu’elle s’accouple avec plusieurs blaireaux d’un clan. Une fois la mise-bas, la femelle et le mâle forment un couple soudé et fidèle.

Il faut toutefois noter qu’une femelle peut s’accoupler à différentes périodes de l’année, c’est-à-dire lorsqu’elle est réceptive. Chez les blaireaux, on parle d’ovo-implantation différée puisque chaque ovule fécondé n’est pas implanté immédiatement dans l’utérus mais reste en attente pendant une longue période, parfois 10 mois.

Dès que l’ovule fécondé est implanté dans l’utérus, la gestation commence et dure que 2 mois. C’est donc parfois jusqu’à un an après l’accouplement que naissent les petits blaireaux. Une femelle blaireau peut avoir entre 2 et 7 petits par portée. La mère prend soin d’eaux dans le terrier que le mâle a construit et aménagé. Les petits blaireaux sont vulnérables à la naissance car leurs yeux ne sont pas encore ouverts, leur corps n’est pas encore doté d’une fourrure suffisante pour qu’ils aient chaud, et ils sont incapables de se déplacer. Leur mère les allaite pendant 3 mois, mais environ 6 semaines après leur naissance les petits s’aventurent déjà hors du terrier où ils jouent entre eux.

Au cours des années 70, de nombreux terriers de blaireaux ont fait l’objet de campagnes de gazage organisées pour lutter contre la rage. Les blaireaux n’avaient aucune chance de survivre, car soit ils étaient empoisonnés dans leur terrier, soit ils étaient tués par les chasseurs postés aux différentes sorties des galeries. 

En 1986, heureusement, les blaireaux ont profité d’une campagne efficace de vaccination contre la rage. Les vaccins sous forme d’appâts étaient déposés dans leurs zones d’habitat.

Sans doute du fait que le blaireau est largement recherché par les chasseurs depuis des milliers d’années, il vit aujourd’hui rarement en milieu ouvert. Il préfère se protéger dans les haies denses, les bosquets, et même dans les bois et les forêts, mais il est victime du trafic routier qui s’intensifie d’année en année.

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